Source: Keep it Green
Améliorer la qualité du jeu en fonction des exigences
Le Royal Golf Club du Hainaut est implanté en région montoise, plus précisément à Erbisoeul, une entité de la commune de Jurbise. Grâce au sol sablonneux, le parcours offre la particularité d’être praticable presque toute l’année. Bien évidemment, ceci implique de le soigner en permanence pour garantir une qualité de jeu optimale. Xavier Denicourt, le greenkeeper enthousiaste du club, nous accorde un bref entretien pour esquisser les grands axes de son approche. En cette journée ensoleillée de juin, le club accueille en effet une compétition sportive et toute l’équipe est donc sur la brèche. Petit résumé de notre conversation.
C’est en 1933 que le Royal Club du Hainaut a vu le jour à l’initiative de cinq familles qui ont uni leurs efforts pour aménager un terrain de golf dans les environs de Mons. Les premiers 18 trous, soit le parcours « La Bruyère », ont été dessinés par Tom Simpson, architecte de golf très réputé. Et en 1991, le parcours est complété par un neuf trous, dénommé « Les Etangs », plus sportif.
Au total, le site couvre quelque 120 hectares et compte quelque 920 membres. Xavier Denicourt : « Contrairement à d’autres clubs de golf, nous nous situons sur un sol sablonneux et non pas argileux, ce qui nous permet de proposer une cotisation de membre hivernal pour six mois. On constate en effet qu’on ne joue plus uniquement par beau temps. Le fait de pouvoir jouer en hiver permet d’attirer de nouveaux joueurs et de les fidéliser aussi pour la saison estivale ».
Bien entretenir un parcours de golf implique une observation minutieuse du terrain. Xavier Denicourt, le greenkeeper en chef, est constamment aux aguets.
Dans le métier depuis plus de trente ans
Après une formation de greenkeeper à Dunkerque, achevée en 1991, Xavier Denicourt a eu l’opportunité de suivre un stage dans un des clubs les plus réputés de l’hexagone. Au Royal Golf Club du Hainaut, il débute en 1994 en tant que saisonnier, avant de devenir successivement ouvrier qualifié, adjoint et, enfin, greenkeeper en 2008. Soit une solide expérience de quelque 29 années sur le terrain.
Si les exigences des joueurs ont donc évolué au fil du temps, Xavier Denicourt a également été témoin d’une belle évolution du matériel d’entretien. Il a aussi dû composer avec la mise en place de l’interdiction des produits phytosanitaires. « Si, actuellement, notre parc de machines est constitué de machines Toro, avec en complément quelques machines John Deere, il me paraît évident que l’avenir est à la tonte automatique. Ce matériel a bien évolué depuis les débuts et il est certain que nous y passerons aussi à notre tour à l’avenir. D’ailleurs, nous comptons installer des panneaux solaires pour ces nouvelles tondeuses », nous confie-t-il.
Rester réactif et surtout, bien informé
C’est un secret de polichinelle. L’interdiction des produits phytosanitaires a sérieusement compliqué la donne. Xavier Denicourt confesse : « Il a fallu s’adapter, travailler avec des regarnissages, des sursemis, choisir des variétés de gazon plus résistantes aux maladies et qui, d’autre part, consomment moins d’eau et réclament moins d’engrais. En parallèle, il s’agit aussi de favoriser la biodiversité et donc, de laisser des zones de haut rough, afin de diminuer l’empreinte carbone et de comprimer aussi le coût de main-d’œuvre ». Et il ajoute : « Il existe une multitude de produits sur le marché.
Mais tous les greenkeepers n’ont pas les bonnes connaissances et, souvent, ils font confiance à un seul fournisseur qui, en quelque sorte, esquisse un peu le plan de fertilisation. Or, étant donné le zéro phyto, le greenkeeper se doit de procéder à une analyse plus approfondie de son terrain, savoir avec une plus grande certitude ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, choisir les bons produits en tenant compte de son budget et s’adapter aux nouvelles techniques.
Comme par exemple l’utilisation de drones pour calculer l’humidité du sol et ajuster ensuite l’irrigation arroseur par arroseur et non pas par groupe d’arroseurs en vue d’un dosage optimal ».
Un dernier coup de ciseau pour parfaire le travail d’entretien. Aucun détail n’est négligé.
Une vigilance de tous les instants
Alors que la compétition du jour est bien lancée sur un parcours bien agréable, il semble que la récente canicule n’a pas eu une influence trop fâcheuse sur le bon état des fairways et des greens. Xavier Denicourt : « La saison a toutefois démarré plus tard cette année en raison des températures trop basses. Il a fallu adapter la hauteur de tonte. En raison de la chaleur actuelle, nous avons relevé la hauteur de tonte pour permettre une meilleure gestion de l’eau. Et toute l’équipe ( 8 personnes) reste vigilante et pro-active. »
Pour le plus grand plaisir des golfeurs!